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Cette série sur l’industrie du textile a pour but de décortiquer les différentes étapes de la création d’un vêtement et d’y faire un lien avec l’impact sur l’environement.
E1 : Les matières premières 🌱
E2 : La transformation de la matière première au tissu 🧶
E3 : La teinture 💦
- PARTIE 1: L’impact des teintures sur l’environnement
- PARTIE 2: Les alternatives pour lutter contre la teinture industrielle
E4 : La fabrication 👘, le transport 🚛 et la vente 💸
E5 : Le recyclage des vêtements ♻️
Des guides dédiés à chacune de ces matières seront édités par la suite. Pour le moment, nous nous focaliserons sur le processus de création d’un vêtement en coton.
🎶 I Want to know - Marcus Gad
C’est finalement l’étape qui nous concerne le plus, celle qui nous plaît également le plus. Faire les magasins c’est toujours un moyen simple de se faire plaisir. D’ailleurs, la production de vêtements dans le monde a doublé entre 2000 et 2014, de quoi nourrir quelques friperies 🙄.
À cette étape, l’avant-dernière de notre série, on peut penser que le pire est derrière nous. Pourtant, avant que vous passiez à l’acte, il faut les transporter ces vêtements et surtout les produire. Et bien souvent, tout cela ne se fait pas en France.
Un problème fondamentalement lié au capitalisme: la perte de l’autonomie des pays. Vu dans les séries précédentes, la perte des compétences en matière de teinture en est l’exemple le plus criant. Vous pouvez également penser au chanvre ou au lin qui étaient des plantes très cultivées, puis abandonnées pour différentes raisons.
Au delà de ça, les entreprises ayant pignons sur rue, pensez notamment à H&M, Maje ou encore Zara, sont devenus des esthètes du green-washing. Vous pouvez retrouver quelques campagnes de com’ par ici ou encore là.
Une actualité récente pour briller en société lors de votre repas de samedi soir post-élection 1er tour de l’élection présidentielle: Shein va annoncer une levée de fonds de 1 à 2 milliards de $ et se lance dans la seconde main. 😅
La fabrication des vêtements dans le monde de la fast-fashion
Mais pourquoi est ce que toutes ces entreprises, connues mondialement, ont des problèmes ? Elles ne possèdent aucune usine de fabrication. Impossible donc pour elle de contrôler l’impact de la production de vêtement sur le réchauffement climatique.
Bien évidemment, elles peuvent mettre en place des cahier des charges rigoureux avec leurs sous-traitant, comme c’est le cas de Veja avec ses entreprises au Brésil.
Le contenu créé autour de la fabrication des chaussures est très bien fait. C’est très détaillé: salaires, conditions de travail, photos et détail des étapes du processus de production. C’est super transparent mais ça reste quand même problématique, puisque la production est ultra centralisée, il faut ensuite acheminer toutes ces belles chaussures vers les différents points de vente, partout dans le monde.
Quand on regarde les démarches de diminution de l’impact de ces gros acteurs, au travers de leur engagement “Climate Positive 2040” par exemple, le plus gros de leurs efforts est lié à l’étape … de fabrication. C’est problématique puisqu’ils ne contrôlent aucune usine …
D’ailleurs, la démarche “Climate Positive 2040” n’est pas systémique mais multisecteurs, pas très compliqué de s’en sortir donc …
Le problèmes des vêtements fait à base de fibres recyclées
Comme vous êtes désormais des lecteurs assidus, vous savez qu’on a tous déjà mangé nos vêtements. À cause des micro-plastiques présents nos vêtements composés de polyester et autres composants chimiques, nous polluons la planète sans nous en rendre compte.
Pourtant, de nombreuses entreprises se targuent de créer un monde meilleur en réutilisant du polyester recyclé par exemple. C’est malheureusement du green-washing. 😅
Le greenwashing est vraiment dangeureux car il nous fait croire que le problème est résolu alors que ce n’est pas le cas.
Vous pouvez découvrir des études réalisées par ASOS concernant des tests d’utilisation de fibres recyclées en cliquant ici. C’est prometteur en matière de réemploi mais aucunes données sur le coût énergétique de la procédure… À suivre !
La data au service de la fast-fashion
L’avènement et la croissance de Shein est basée sur sa maitrîse de l’analyse de données.
En combinant une capacité à déceler les tendances et à créer des collections à des vitesses folles, il s’assurent la primeur des acheteurs et permettent ainsi l’explosion de leur vente grâce à un budget marketing basée sur la viralité des réseaux sociaux.
Shein c’est 6000 nouveaux produits ajoutés à leur site internet chaque jour.
La stratégie est simple:
Création de prototypes vestimentaires et diffusion auprès d’un échantillon représentatif via des vidéos et photos sur TikTok → Mesure de la performance d’achat → Livraison par avion → Création d’une collection complète → Ouverture du budget marketing …
Une fois qu’on a tout ça, le transport du produit est essentiel.
Le transport des vêtements, un faux problème ?
En fait, tout dépend du mode d’acheminement car c’est ça qui impactera le plus le CO2 émis par km parcouru.
Si l’acheminement est fait en avion, l’impact sera plus grand que si il est acheminé par bateau. En soit, ce n’est pas vraiment le problème. Du fait des volumes transportés, l’émission de CO2 ramené à la pièce est infime. Ce n’est donc pas ici qu’on pourra améliorer le tout.
Notons cependant qu’un transport routiers plus fort pourrait en revanche poser problème. La relocalisation des usines de production doit donc être accompagnée d’une réelle réflexion quant aux modes d’acheminement en gros.
Une fois que les vêtements sont créés, il faut les vendre.
Acheter des vêtements: le geste écologique
Comme vous pouvez le voir ci-dessous, le nombre de magasins H&M présent dans le monde suit une courbe exponentielle.
Ce qui montre bien que malgré tout ce qu’il se passe, les hommes et les femmes continuent d’acheter des vêtements de mauvaise qualité à des coûts toujours plus bas.
Pourtant, à cette étape, c’est ici que nous avons le plus de pouvoir.
L’achat est une forme de pouvoir puisque en dépensant de l’argent auprès d’une entreprise qui promeut la fast-fashion, nous cautionnons ce modèle. En redirigeant nos achats, nous pouvons simplement et facilement remettre en cause tout un modèle très bien établi jusqu’à présent.
Depuis que j’ai commencé à écrire cette newsletter, j’ai été faire les magasins. je me suis mis à regarder les étiquettes, demander des détails sur l’origine des matières premières, questionner sur les labels. C’est en train de me faire changer totalement la façon que j’ai d’acheter un vêtement.
Ce sont des premières étapes vers une sensibilité que vous pouvez aussi développer pour des achats en pleine conscience. ✌️
Par exemple, la marque Aigle n’a aucun détail sur l’origine de son coton sur ses produits (qui n’est bien évidemment pas labellisé). Pareil pour Vero-Moda, qui vend des vêtements d’un vert fluo bien attirant (mais contenant des produits chimiques ravageurs pour la planète et pour notre santé).
Quelques marques responsables que vous pouvez acheter en ligne:
Noyoco (je la remet mais j’aime vraiment trop)
PinqPonq (pour vous évitez d’acheter ce sac à dos Cabaïa mainstream 🙄)
Le problème du prix dans l’achat de vêtement “écologique”
Suite à de nombreux échanges, le frein majeur reste le prix. Car oui, les produits éco-conçus ont un prix.
Ils sont bien plus cher que leur homologues “jetables” mais induisent aussi une nécessité d’entretien plus avancé.
En achetant des produits eco-conçus de A à Z, nous devons également faire évoluer la façon que nous avons de laver nos vêtements, ce qui implique encore plus de déconstruction.
En l’état, ces vêtements sont supposés être de meilleures qualités et donc tenir plus longtemps. Malheureusement, aucune étude ne le prouve encore pour le moment. C’est peut être lié à la fragilité du coton qui compose les vêtements de ces marques tendances mais qui est une fibre fragile.
La marque Numéro06 a récemment sortie une ligne de Bob en Tencel et Chanvre, vous pouvez la découvrir ici.
Quid du développement de nouvelles marques utilisant des matières premières plus resistantes comme le chanvre ou le lin ?
Vous avez des remarques à partager, des questions à poser ou tout simplement envie de dire tout l’amour que vous portez à cet article? Laissez un commentaire ou cliquez sur le petit coeur, ça mes articles à se faire connaître 🙏🏼 😍
Cette série sur l’industrie du textile a pour but de décortiquer les différentes étapes de la création d’un vêtement et d’y faire un lien avec l’impact sur l’environement.
E1 : Les matières premières 🌱
E2 : La transformation de la matière première au tissu 🧶
E3 : La teinture 💦
- PARTIE 1: L’impact des teintures sur l’environnement
- PARTIE 2: Les alternatives pour lutter contre la teinture industrielle
E4 : La fabrication 👘, le transport 🚛 et la vente 💸
E5 : Le recyclage des vêtements ♻️
Des guides dédiés à chacune de ces matières seront édités par la suite. Pour le moment, nous nous focaliserons sur le processus de création d’un vêtement en coton.
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